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  • juillet 12, 2018
  • Category: Usage de la colistine

Avis à propos de l'usage de la colistine en médecine vétérinaire


Le code de couleur rouge n’est pas attribué aux polymyxines, mais des mesures supplémentaires doivent être prises pour que leur utilisation en médecine vétérinaire continue à baisser et ne dépasse plus 1 mg par kg de biomasse.

La pression exercée sur l’usage des polymyxines en médecine vétérinaire, dont fait partie la colistine ou polymyxine E, s’est intensifiée depuis la découverte de nouveaux mécanismes de résistance transférable horizontalement. En 2016, le Committee Medicinal Products for Veterinary Use (CVMP) a formulé des recommandations à l’intention de tous les pays membres de l’Union européenne pour qu’ils réduisent l’usage de la colistine à maximum 5 mg par kg de biomasse (pour les pays en faisant une consommation élevée) et à 1 mg (pour ceux dont la consommation est modérée) (EMA, 2016). Cela signifie pour la Belgique une réduction à 1 mg par kg de biomasse. De plus, les polymyxines ont été classées en 2017 par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) parmi les « antibiotiques d’importance critique à priorité majeure » pour la médecine humaine (OMS, 2017). De ce fait, elles se retrouvent pour l’OMS au même niveau que les céphalosporines de 3e et 4e générations et que les fluoroquinolones. Ces dernières classes d’antibiotiques sont soumises en Belgique depuis juillet 2016 à des conditions d’utilisation strictes chez les animaux producteurs de denrées alimentaires (AR du 21 juillet 2016). L’avis d’AMCRA ne préconise pas l’attribution de la couleur rouge à la classe des polymyxines comme à celles des céphalosporines de 3e et 4e générations et des fluoroquinolones mais recommande l’adoption de mesures supplémentaires pour en réduire l’usage en médecine vétérinaire à 1 mg maximum par kg de biomasse.   

AMCRA recommande les mesures suivantes : 
Prévention des infections gastro-intestinales chez les porcelets (pas de sevrage avant 26-28 jours, vaccination, régime alimentaire adapté, utilisation de pré- et probiotiques, hygiène et biosécurité, climat du bâtiment adapté, qualité de l’eau d’abreuvement, taille limitée du troupeau (<60-80), maintien des groupes durant le sevrage…) 
Pas de traitement préventif de groupes d’animaux 
Pas de colistine comme antibiotique de 1er choixdans le traitement par voie orale ou systémique des infections bactériennes des animaux 
Examen étiologique préalable à l’utilisation métaphylactique et curative 
Test de sensibilité recommandé 
Usage de la colistine limité au traitement des infections dues aux bactéries Gram-négatif qui y sont sensibles et selon une voie d’administration adaptée à la localisation spécifique de l’infection ; observation scrupuleuse des indications du RCP 
Benchmarking pour l’usage de la colistine en élevage : identification des gros consommateurs et prescripteurs ainsi que propositions d’améliorations