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  • juillet 15, 2019
  • Category: Le traitement sélectif au tarissement

Le tarissement sélectif, c’est possible !


La M-team et l’unité de recherche sur la mammite et la qualité du lait de l’Université de Gand ont mis au point un outil pour le traitement sélectif au tarissement (« Selectieve Droogzettherapie tool - SDZT »). Cet outil doit permettre aux éleveurs de bétail laitier et à leur vétérinaire de vérifier si l’exploitation remplit les conditions pour démarrer le tarissement sélectif. Ils peuvent ensuite identifier les vaches qui peuvent être taries sans antibiotiques grâce à une feuille de route soigneusement établie.

Dans le secteur du bétail laitier, plus de 60 % des antibiotiques sont administrés pour maintenir ou améliorer la santé du pis. Environ la moitié de ces antibiotiques consiste en tubes de tarissement comprenant des antibiotiques à effet de longue durée (Stevens et al., 2018). Il s’avère avant tout que le traitement général au tarissement (« Algemene Droogzettherapie - ADZT ») n’offre pas de garantie de tarissement exempt d’infection. L’enquête de la M-team de la faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Gand a mis en évidence que 12,6 % des vaches en Flandre contractaient une infection intramammaire pendant le tarissement, malgré le traitement général au tarissement. L’équipe a considéré qu’une vache était infectée lorsque le nombre de cellules somatiques dans le lait atteignait le seuil de 200 000 cellules/ml. C’est pourquoi l’usage d’un obturateur est hautement recommandé pour empêcher l’accès des germes au trayon durant le tarissement. En même temps, seules 66,9 % des vaches infectées ont guéri au moment du tarissement d’infections intramammaires déjà présentes. De nombreuses études avaient déjà montré que les animaux souffrant d’une infection chronique avaient très peu de chance de guérison, que des antibiotiques soient administrés ou non, et qu’ils constituaient une source d’infection pour les autres animaux de l’exploitation.

L’outil pour le traitement sélectif au tarissement a été introduit dans 12 exploitations en Flandre pour étudier les conséquences du passage d’un traitement au tarissement général à un traitement sélectif, point de vue santé du pis, bien-être animal et production. Au début de la recherche, la technique de tarissement a été optimisée, ce qui s’est souvent avéré nécessaire, et un obturateur interne a été placé chez toutes les vaches lors du tarissement. Pendant l’étude, environ un tiers des animaux ont pu être taris sans administration d’antibiotiques. Il est remarquable que ces vaches n’ont pas contracté plus de mammites cliniques ou d’écoulements pendant une période de 100 jours suivant le vêlage, leur production de lait n’a également pas diminué et leur taux de cellules somatiques n’a pas augmenté non plus durant cette même période. Par contre, une baisse considérable de l’utilisation d’antibiotiques pour la santé du pis (-28%) a été observée.

En bref, le tarissement sélectif est possible ! Il est important que l’éleveur et le vétérinaire prennent le temps d’examiner d’un œil critique la gestion de la santé du pis pratiquée dans l’exploitation. L’outil de traitement sélectif au tarissement tient compte des spécificités de management de l’exploitation et donne la priorité à la protection de la santé du pis. En accordant plus d’attention au tarissement, on obtiendra de meilleurs résultats, malgré une moindre utilisation d’antibiotiques. Ainsi, le taux moyen de cellules somatiques présentes dans le tank des 12 exploitations de l’étude était inférieur à celui de l’année précédant leur participation au test. Quelques éleveurs ont déclaré pouvoir tarir de plus en plus de vaches sans problème malgré l’absence de traitement antibiotique, succès imputable à l’amélioration de la santé du pis.

 

L’outil a été élaboré dans le cadre de la thèse de doctorat du Dr. Zyncke Lipkens, « Selectief Droogzetten van Melkvee: Impact op Toekomstige Prestaties en Antibioticagebruik » (tarissement sélectif des vaches laitières : impact sur les prestations et l’utilisation d’antibiotiques).

Source : Dr. Zyncke Lipkens